L’histoire du Kougelhof est jalonnée de légendes parfois fantasques. Ce gâteau est commun à la France, l’Allemagne, l’Autriche et la Pologne.
Un savoir-faire introduit à la cour
D’origine polonaise, populaire en Autriche, le kougelhopf aurait été importé par Marie Leckzinska, épouse du roi Louis XV, arrivée à la cour de France en 1725 avec sa brigade de cuisiniers et pâtissiers. Ces derniers détenaient un savoir-faire spécifique au pain et aux gâteaux confectionnés à base de levure de bière. L’un de ces pâtissiers, Nicolas Stohrer, oeuvrant pour l’ancien roi de Pologne, Stanislas Leckzinska, en exil en France, avait d’abord fait son apprentissage à Wissembourg. Au mariage de Marie Leckzinska avec Louis XV, Stohrer la suivit à Versailles.
Cet illustre pâtissier alsacien, inventeur de la bouchée à la reine, aurait été le premier à faire déguster le kougelhopf aux parisiens. C’est d’ailleurs à partir d’une base de kougelhof trempé dans un vin de malaga, et parfumé au safran, que Stohrer aurait créé le fameux baba au rhum. Il installa sa boutique à Paris en 1730, toujours en place aujourd’hui et connue comme la plus ancienne pâtisserie parisienne, rue Montorgueil.
La légende veut que Marie-Antoinette qui épousa Louis XVI en 1770 mit vraiment le kougelhof à la mode à la cour, à l’instar du croissant et autres viennoiseries venues d’Autriche.
… Plus de pain ? Mangez donc un kougelhof !
Coiffés d’un kougelhopf ?
Tout comme l’histoire du Kougelhopf, l’origine de son nom fait débat : certaines versions la lient à gugelhupf (en allemand) qui désignait le chapeau des parlementaires strasbourgeois.
D’aucuns pensent que le mot trouverait ses origines dans le terme kugel qui signifie «boule», “hopf” faisant référence au gonflement de la pâte.
Une autre légende, quant à elle, raconte qu’un roi mage quelque peu distrait en sortant de la crèche, aurait oublié son turban en fil d’or, serti de diamants à la forme d’amandes. Ce turban se serait retrouvé chez un pâtissier strasbourgeois qui l’aurait utilisé comme moule. Kugelhopf signifierait ainsi “turban” en alsacien.
Enfin, un récit lié à l’histoire du kougelhof est associé à la bataille de Vienne en 1683. La ville est assiégée par les turcs, finalement vaincus par une armée dirigée par le roi de Pologne. Le Kougelhopf serait alors inventé par les boulangers inspirés par la coiffe des soldats turcs, en forme de turban.
On en passe, et des meilleures… Mais si l’on peine à s’entendre sur les origines du kougelhof et celles de son nom, accordons-nous tout au moins à le déguster, en toute simplicité, et sans cheveu dans la pâte !